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À PROPOS

La compagnie FluO est née en 2015 de l'initiative de la danseuse et chorégraphe russe Nadia Larina et du musicien, poète et chanteur Bastien Fréjaville, comme un prétexte de l'expérimentation chorégraphique et musicale. La compagnie a débuté avec la création d'une pièce courte pour une danseuse et un chanteur "Imaginary Girl" et  "Corps de ville", une pièce  pour quatre danseurs et quatre musiciens live. En 2017, la chorégraphe Nadia Larina a décidé de revenir à ses racines russes, ukrainiennes et soviétiques pour  créer La Zone, solo chorégraphique inspiré de l'univers du cinéaste Andreï Tarkovski et du poète russe Vladimir Vyssotski. 

Démarche chorégraphique

La compagnie FluO poursuit un objectif de décloisonner la danse contemporaine : inviter à voir un mélange de styles, de corporéités qui se construisent dans la danse fluide, mais engagée et acrobatique avec une touche de la théâtralité assumée et une forte musicalité.

La danse de la chorégraphe Nadia Larina, influencée par sa culture slave et les chorégraphes et les artistes avec lesquels elle travaille en tant qu’interprète (Carole Vergne, Faizal Zeghoudi, Jean-Paul Goude, Cécile Roussat et Julien Lubeck), jongle avec des jeux de poids, d'équilibre et de déséquilibre, avec l'élasticité du mouvent désarticulé qui se projette et occupe l'espace et le temps dans une rythmicité particulière.

 La recherche du mouvement dansé personnel, la quête d’une identité, de moyens et d’outils d’expression scénique, des questionnements existentiels sont au cœur de l’activité de la compagnie FluO qui poursuit un objectif de créer des spectacles engagés, portant un message fort et poétique.

Nadia Larina a commencé sa carrière artistique en Russie à l'âge de 15 ans après des études pluridisciplinaires de danse (traditionnelle et classique, danses de salon et jazz). Nadia vient en France en 2008, par son engagement politique (elle etudie à Scienes Po Bordeaux) et artistique (elle se perfectionne aupres de choregraphes de la danse contemporaine française avec certains d'entre eux, elle travaille par la suite en France (Carole Vergne, Cécile Roussat et Julien Lubeck, mais aussi Faizal Zeghoudi, Alain Marty, Emmanuelle Grizot), et dans le monde entier (Opera Royale de Wallonie, l'Opera de Tel-Aviv, Kyoto et Tokyo avec Jean-Paul Goude). Nadia cree ses propres spectacles au sein de la compagnie FluO qu'elle a co-fondé avec le musicien Bastien Frejaville. Durant sa carrière artistique, elle a rencontré l'univers de la choregraphe Maguy Marin, de la compagnie Hofesh Shechter et Alain Platel, de Jan Fabre et Teodorus Terzopoulos. Elle obtient son Diplome d'Etat de professeur de danse contemporaine au Centre National de danse de Pantin à Paris en avril 2017 et intervient depuis en tant qu'artiste invitée dans de diverses structures (Conservatoire de Bordeaux, Ecole Municipale de Guyancourt, Collège de Montlieu, Centre Hospitalier de Cadillac et d'autres).

Bastien Fréjaville est poète, musicien, auteur, compositeur et interprète. A l'origine du quatuor Drapeau Noir (folk rock progressif et poétique) et du duo électro rock Mireille, Il se produit en groupe et en solo sur diverses scènes françaises dont celles de la région bordelaise dont il est originaire. 

Entre les concerts, la composition et l’écriture, Bastien travaille avec Nadia Larina sur plusieurs créations (Imaginary Girl, Corps de ville, Comme un dimanche, La Zone, Plein Vol dont il est l'auteur). 

 

La compagnie FluO est soutenue par la DRAC Nouvelle Aquitaine, le Département de la Gironde, l'IDDAC, les Scènes d'été du Département de la Gironde, le Conservatoire de Bordeaux Jacques Tbibaud, la Ménagerie de verre de Paris dans le cadre de StudioLab, le Centre National de la danse de Pantin, Micadanses dans le cadre de l'accompagnement spécifique, ainsi que par la compagnie "Les marches de l'été" de  Jean-Luc Terrade (accueil plateau et diffusion). Le spectacle "La Zone" a été soutenu plastiquement et artistiquement par le collectif a.a.O (Carole Vergne et Hugo Dayot).

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Parole de chorégraphe Nadia Larina

 

Trajectoire

 

Je suis Nadia Larina, chorégraphe et danseuse Russe, installée en France depuis une dizaine d’années.

Durant mon adolescence, j’ai commencé à m’impliquer fortement dans la cause féministe et la défense des droits humains à travers une démarche associative et militante. En parallèle, je débutais ma carrière chorégraphique, au début plutôt en danse traditionnelle, classique et cabaret. J’ai combiné assez naturellement ces deux univers en m’inscrivant petit à petit dans le champ de la danse contemporaine radicale.

Après quelques années d’installation en France, et le travail en tant que danseuse-interprète auprès de différents chorégraphes français et européens, j’ai co-fondé la compagnie FluO en 2015, implantée à Bordeaux, avec le musicien Bastien Fréjaville.

Depuis 2015, j’ai travaillé au sein de la compagnie autour de trois spectacles chorégraphiques : le solo La Zone (2018), le duo Muage (2020) et le trio Every drop of my blood (2022). La déconstruction du formatage hétéronormatif de la société devient le point de jonction entre ces trois créations.

Every Drop Of My Blood  (projet de création en cours – création 2022) s’inscrit dans la suite du duo Muage, en faisant appel à la participation artistique de personnes extérieures en amont de la création, à travers des témoignages.

 

Thématiques transversales dans la démarche artistique

Dans ma démarche artistique, je me situe du côté de l’art queer, dans la lignée des artistes radicaux et engagés (Yvonne Rainer, Alain Buffard, Steven Cohen) qui veulent rendre le privé public et s’émanciper de la domination de l’art par des artistes blancs, objectifs et conventionnels, ainsi que des représentations d’une sexualité exercée dans un cadre binaire.

Mon écriture qui traduit l’intime des interprètes au plateau, appelle une radicalité des corps en mouvements, leur engagement extrême, s’inspirant de l’esthétique de l’épuisement et de la performance, cher aux chorégraphes belges (Lisbeth Gruwez, Jan Martens, Wim Vandekeybus).

Une des sources d’inspiration inépuisable reste pour moi ma culture russe et de tels artistes comme le cinéaste Andreï Tarkovski, peu reconnu de son vivant, le poète, chanteur et acteur Vladimir Vyssotski, interdit le temps de l’Union Soviétique, ou encore l’écrivaine biélorusse contestataire Svetlana Alexiévitch.

Malgré ma danse radicale et engagée, je reste très attachée à l’univers onirique de mes créations, qui se situent sur une frontière floue chère aux surréalistes, entre le rêve et la réalité. Je pourrais caractériser ma démarche chorégraphique et artistique comme surréaliste, queer, politique, poétique, radicale et engagée.

 

La nudité tient une place importante dans mes créations. C’est quelque chose qui est venu naturellement dans le contexte actuel de surprotection du corps, comme un questionnement sur ce qui est la danse, les corps mouvants, les costumes, sur les codes de la représentation… La beauté des corps nus, sans artifices, sans décoration, habillés par des lumières, m’a toujours attirée. J’aime la peau, car c’est « ce qu’il y a de plus profond », comme disait Paul Valéry.

Issue du cabaret où le nu était de mise et où j’ai commencé à travailler très tôt (à 15 ans), sans vraiment comprendre où j’allais et comment j’utilisais mon corps nu, aidé par des directeurs artistiques qui abusaient de moi psychologiquement, je m’efforce maintenant à dépasser la représentation des corps nus en tant qu’objets sexuels et de désir. J’opte pour la nudité, contrairement au nu, toujours lisse et sexuellement attractif. Je cherche le réalisme du nu, le réalisme des corps, tels qu’ils sont. Je cherche le mouvement non-sexué, non-binaire, déconstruit, désexué et décontextualisé, qui se dérobe à nos perceptions. Mais le corps désexué est un leurre… Alors je cherche le corps des orifices, « une chair vibrante, gorgée de désirs, de plaisirs nomades, d’énigmes et de mystères » (Roland Huesca dans « Nudités plurielles », NDD, automne 15, N 64). J’essaye d’accepter et de faire accepter à mon public « cette peau poreuse, trouée, orificielle, où le corps ne s’arrête pas », comme disait Jean Baudrillard.

A l’instar d’Yvonne Rainer, d’Anna Halprin, mais aussi Les Femen, j’utilise mon corps comme une arme de contestation, un espace de liberté et de protestation contre un monde hégémonique, patriarcal et hétéronormé. Un monde de domination et d’exploitation.

Comme Alain Buffard, Xavier Leroy, Jérôme Bel, Laatifa Laabissi, Mette Ingvartsen, Ayen Parolin, Christine Gérard, Lia Rodrigues, Mélanie Perrier, je déconstruis, je me questionne sur le corps, le spectacle, l’histoire, le désir, les instincts.

Tout en désacralisant le corps nu et les représentations usuelles de la sexualité, en dé-assujétissant les corps masculins et féminins de leurs images, je me laisse rattraper par le refoulé, par le dionysiaque, par mes désirs et mes pulsions, pour « créer des dissonances, des écarts et des excès de sens dans les significations monolithiques du genre » (Roland Huesca dans « Nudités plurielles », NDD, automne 15, N 64). Nos corps incomplets sont des réserves de sens inépuisables…

Comme disait Gilles Deleuze, le corps est un « infini illimité »… Je cherche cet infini, cette pureté, dépouillée des artifices, en passant par la catharsis, la purgation des sentiments des spectateurs et des spectatrices, des danseurs et des danseuses, des performeurs et des performeuses… « La nudité c’est la beauté, la vérité, c’est l’art », - disait Isadora Duncan.

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